« Viens avec moi », dit John, « oublions nos tracas.
Fuyons le quotidien, et tenons à distance
Les crises ravageant notre monde en souffrance.
Allons rêver un peu, allons au cinéma. »
« C’est entendu », dit Max, « je te suis avec joie.
J’aime le grand écran, le confort et l’ambiance.
Le spectacle est aussi présent dans l’assistance,
Vibrant très fort souvent, distraite quelquefois. »
La scène se déroule un jour à Taganga.
Un homme courageux, plein de persévérance
S’en est pris aux dealers, négligeant la prudence,
Et s’est trouvé piégé par le chef des malfrats.
« Je te mangerai cru, et avec des guescas,
De l’aguapanela…, je salive d’avance ! »
Deux sièges devant Max, un spectateur commence
A manger du pop-corn et à boire un soda…
« Je vais te piétiner, te passer à tabac
Pour ta curiosité et pour ton ingérence ».
Des pop-corn sont tombés au sol par négligence
Et un pied qui trainait, vite les écrasa.
« J’ai hâte d’en finir pour toujours avec toi.
Misérable akodon, terrible est ma vengeance.
On verra si ton Dieu entend tes doléances. »
Le son d’un téléphone accompagna sa voix.
Dans un hélicoptère arrivent des soldats,
Menaçant d’un fusil le caïd sans méfiance.
Le pet d’un spectateur résonne avec puissance,
Réveillant les dormeurs, et tous rient aux éclats.
« Je ne vois pas », dit John, « ce que m’apportera
Ce film pour modifier le cours de l’existence. »
« En prenant du recul », dit Max, avec confiance,
« Nulle difficulté ne nous résistera. »
Gérard Bohler.
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